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Tof_Infirmier_???

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Tof_Infirmier_???
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14 août 2009

L'orteil est devant la porte...

On en voit défiler des patients dans une journée.

En fait on voit de tout... Du pas grand chose pour ne pas dire rien au truc qu'on n'imagine ne meme pas pouvoir regarder tellement c'est dégueulasse ou ignoble. Parlons du secteur de chirurgie où les pompiers nous débarquent pèle mèle les gens sans réelle distinction de gravité, la plupart du temps déjà enrubanés dans de la bande velpo ce qui fait que notre surprise est différée... bien qu'un infirmier d'accueil priorise aussi en partie aux dires des pompiers.

De quoi j'veux parler ? Du gamin qui a fait une chute de son vélo à 4 roues et qui arrive avec des parents affolés, le front ou le coude enfermé dans la bande. Le gamin hurle, les parents sont à cran, près à en mettre une au premier soignant qui va se pointer parce que ca fait 25 minutes (25 minutes aux urgences, c'est rien, pour comparer ca à quelque chose que chacun de nous connait, ca représente les 15 premières secondes de cuisson de spaghettis barilla calibre 7 qui cuisent eux 12 minutes ! ca vous donne une idée ?) qu'ils ont été débarqués EN URGENCE (ca, ca revient dans chaque conversation, il a été emmené en urgence chez vous pour ses boutons d'acné... il a été emmené chez vous en urgence parce qu'il était ivre...) dans un couloir et qu'il y a 25 autres personnes qui ont été débarquées ou sont arrivées par leurs propres moyens dans le meme quart d'heure. Ah faut gérer ca au plus vite... gérer la derme abrasion ou dermabrasion qu'en un coup de biseptine on aurait fait disparaître à la maison... mais c'est tellement plus cool d'arriver avec les pompiers, de faire rugir les sirènes, d'agir dans l'urgence justement, comme si ca donnait du relief à un évenement somme toute bien banal, le gamin tombe, a une égratiniure que Maman ou Papa désinfecte et on en parle plus. La, lors de la prochaine soirée entre ami le sujet pourra être abordé... "Mais quelle bande d'incapables aux urgences de l'hopital machin, vous ne vous rendez pas compte, on est arrivés après que Kevin ou Mélinda a chuté de son VTT et on a du attendre près de 3 heures avant qu'un infirmier qui n'en n'avait rien à foutre vienne nous installer. Et je vous assure ils n'en rament pas une, j'l'avais bien vu passer 80 fois avant qu'il ne vienne nous chercher. C'est inadmissible. En plus vous ne vous rendez pas compte, il ne lui ont meme pas fait une IRM à Malcom ou Angélina... Pourtant la plaie saignait énormément au niveau de la tempe..."

Ben ouais on en n'a rien à foutre d'avoir des conditions de travail que même chez France Télécom on jurerait encore plus abominables que celle de l'opérateur... mais c'est un nouvel objet de consommation à moindre coût individuel... mais dont le coût collectif nous mène quelque part... 

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10 août 2009

Message de bienvenue de l'encadrement

Le SAU est un gros service : près de 70 infirmiers/ères. Deux cadres de santé et une bonne dizaine de médecins. Je suis en poste depuis près de 4 semaines quand je suis convié à une évaluation de mes compétences (je croyais avoir été diplomé, mais je dois prouver que j'ai pas pompé pdt les 3 années et quelques d'IFSI). L'invitation m'est lancée un après midi, pour le lendemain matin.

Petite précision, j'ai fait mon stage pré pro (stage de 8 semaines dans le service et n'ai eu le plaisir de croiser que deux ou trois fois la cadre de santé que je rencontre pour l'évaluation) aux urgences parce qu'au terme des trois années de formation je n'avais tjrs pas posé une perfusion... et n'avais réalisé au final que peu de soins techniques. Là j'ai appris des tonnes de choses, d'où ce choix.

"Bonjour, ...blabla... ca fait quatre semaines que vous travaillez ici, nous allons donc faire le tour de la situtation (avant le terme de votre période d'essai : ca, c'était sous entendu). Vous savez que si ca ne tenait qu'à moi vous ne seriez pas là... ". En effet, c'est son collègue qui m'a proposé le poste. Bizarre je me souviens avoir entendu une RRH (Responsable Ressources Humaines) arrivée en poste après moi me dire : "je n'ai pas choisi de travailler avec vous" en d'autres temps.... L'histoire se répète ?

Ben j'ai été confirmé dans mon poste et tellement confirmé que j'ai eu le plaisir d'être muté du pole de remplacement longue durée sur lequel j'étais initialement affecté vers le SAU, ce que j'avais précisé à mon entretien d'embauche ne pas souhaiter : pas d'intensif, pas de cancéro avais-je précisé... Résultat, seule proposition d'embauche dans le CHR qui m'a formé : les urgences.

Etonnement, la même cadre est venue me féliciter pour avoir rédigé un compte rendu d'incident après qu'une malade contentionnée aux 4 membres a réussi à mettre le feu au matelas du brancard sur lequel elle était allongée...

8 août 2009

Mal à la tête...

Une autre annecdote ? C'est plutot une reflexion qu'une annecdote... mais bon... j'suis pas du genre à faire dans la dentelle, donc je vous livre l'histoire...

Ce jour là, je suis d'après midi. Il est 12:30 quand les pompiers débarquent sur un brancard une dame qui a des maux de tête depuis le matin. Maux de tête, raideur dans nuque, photophobie sont décrits par la patiente. Une dame d'une petite quarantaine d'année. Qui présente ses maux à l'accueil d'un service d'urgence se retrouve illico masquée et prise en charge comme un potentiel cas de méningite...

Petite précision : ouvrir un dossier dans un service d'urgence coute environ 250 euro.

La patiente est installée, mise en blouse, paramétrée (tension, température, saturation, pulsations...), un ECG est fait pour la forme (ca, ca ne rentre déjà plus dans les 250 euro, c'est facturé en sus). Le médecin passe, prescrit un bilan (qui lui non plus n'entre plus dans le forfait) (+/- 120 euro). N'oublions pas que nous sommes désormais dans l'ère de la tarification à l'acte... Bilan radio (aucune idée de combien ca coute). La patiente bascule dans le second secteur de prise en charge... en attente des résultats de bilan. Les antalgiques passent via la voie veineuse mise en place, mais ne soulage pas les maux de la patiente, on passe d'un pallier I d'antalgie à un pallier II. Tjrs aucun soulagement. Ah j'ai omis de préciser que la dame dont le mal de tête lui fait porter des lunettes de soleil, l'empeche de tendre le bras pour boire un verre d'eau qu'elle réclame et que je lui porte aux lèvres, à quand même réussit outre à composer le numéro des pompiers, à penser et mieux encore à faire une valise qui contient tout le nécessaire pour un séjour en milieu hospitalier d'une petite semaine.

Les résultats du bilan sanguin tombent : rien. Le médecin prescrit scanner cérébral sans injection au vu de la clinique : rien. Ponction lombaire : rien. L'antalgie se révèle etre totalement inefficace. Même les anti inflammatoires n'y font rien. L'après midi passe et la patient est tjrs au plus mal, d'autant que les brancards sont particulièrement inconfortables. Il est presque 19:30 quand la dame me livre l'information suivante... "Je serais dans une chambre quand ? Ca fait des heures que je suis installée ici et je ne suis tjrs pas dans un lit. Vous savez, j'ai des enfants dont j'ai du organiser la garde, ils sont fatiguants et moi il faut que je me repose."

Je ne fais aucun commentaire, je vous laisse imaginer la suite...

7 août 2009

Des lustres sont passés...

J'y pensais souvent et puis... j'ai été paresseux.

Aujourd'hui je me suis connecté, j'ai lu la page de Jonas et là, l'envie m'est tombée dessus.

Laisser un message pour commencer.

Première information : j'ai eu mon DE

Deuxième information : je travaille dans un SAU (Service d'Acces aux Urgences) depuis huit mois et j'espère passer en secteur (travailler dans un service) prochainement

Troisième information : le soignant que je suis, le regard que je porte

Quatrième information : avec le temps... la modification des comportements s'opère...

Cinquième information : le monde du travail et le regard sur la sexualité

Etc, etc... je ne vous épargnerais rien.

Une annectode ? Allez une petite avant d'aller faire pisser le chien.

Je travaillais de nuit... Il est deux heures quand les pompiers déposent le corps inerte de ce qui a tout l'air d'être une femme exogénée (bourrée) sur un brancard. Le corps en question est quasi aréactif. Il faut un stimulus douloureux pour lui attribuer un glasgow 13. Le corps de femme dit : "ta gueule, va niquer ta mère connasse" à l'infirmière qui s'enquière de l'identité du corps. Aux noms et prénom du corps on pourrait attribuer : nom : niquer ta mère connasse (joli nom composé) prénom : ta gueule. Le corps git dans le couloir près du lave bassin, un long moment. D'autres admissions viennent d'arriver. Des IMV (ingestion médicamenteuses volontaires). Priorisation, les IMV passent avant les exogénés, forcément le risque est plus grand après avoir avalé une boite de séresta 50 qu'après s'être bourré la gueule au point de ne plus être capable de décliner son identité. En passant à coté du corps, étendu sur le brancard, dont le seul signe de vie est un ronflement digne d'un homme agé, je decide le passer en PLS (position latérale de sécurtié) histoire qu'elle ne s'étouffe pas avec ses vomissements si son estomac venait à rejeter ce trop plein d'alcool ingéré. Au moment où ma main touche le bassin du corps ronflant, l'urine tache le jeans du corps...

Une heure et des poussières plus tard, les IMV sont en sécurité dans un lit, un scope branché pour surveillance hémodynamique, j'ai enfin le temps d'installer le corps aux odeurs de vinasse, bière, transpiration et maintenant d'urine dans une salle d'examen. Il est l'heure de déshabiller le corps, de lui faire un electro cardiogrammme en attendant qu'un medecin vienne. Des vergétures se sont installées sur tout l'avant de l'abdomen du corps tjrs ronflant. Un probable signe de grossesse passée. "Ta gueule ! Ta gueule bordel ! Ta gueule ! Ta gueule putain..." sont les seuls mots que le corps est capable de verbaliser pendant que je la déshabille. L'odeur dans la salle d'examen est maintenant presque à son comble. Les baskets sont dans le sac plastique qui va recueillir tous les vetements et les pieds diffusent un parfum rance, acre, nauséabond. Oter le jeans trop serré du corps, jeans trop serré et qui plus est, mouillé par l'urine s'avère difficile. Sous le jeans, une surprise. Le corps porte un string, initialement rose j'imagine. J'imagine parce que la ficelle du string est brune, recouverte de merde, et que l'avant, le triangle initialement affriolant, est désormais poisseux, jaunatre, voire brunatre à l'endroit des coutures en marge du triangle de tissu. Maintenant l'odeur est à son comble. Ca sent entre la merde, la viande faisandée et la macération d'une mycose vaginale. Je n'ai pas parlé des pustules présentes sur les fesses du corps... Egalement réparties sur chaque fesse, descendant quasiment à mi cuisse et remontant légèrement au dessus de là où s'arrête la ceinture du jeans. Seul signe de féminité du corps : un collier artisanal porté autour du cou. Le médecin passe vers 5 heures, est surpris par l'odeur violente lorsqu'il ouvre la porte de la salle. Examine la patiente et me demande de la pousser dans une salle au fond du service en attendant qu'elle récupère.

Pourquoi j'ai parlé d'elle ? Parce que le mystère est total pour moi. Comment une femme, une mère, qui a priori est sorti boire un verre en ville peut elle arriver au milieu de la nuit dans cet état aux urgences de l'hopital local ? Jugement de valeur ? Peut être, mais là, je n'avais pas spécialement l'impression de délivrer des soins à un être humain... Ca doit être à l'origine de cette perception et de la faible restitution que je viens d'en faire.

24 octobre 2007

La leçon du jour...

Une nouvelle journée d'apprentissage en service d'urologie. Une nouvelle leçon tirée du travail en service. Alors, voilà le fruit de ma leçon du jour. Une jeune infirmière, me hèle dans une chambre alors que je suis en train de refaire un lit avec Sophie, une autre étudiante en soins infirmiers.
- "Eh Tof, j'suis débordée, tu veux pas m'aider j'vais jamais m'en sortir... Tu veux pas aller piquer le bilan de Monsieur S à la chambre 48, il part au bloc à 11 heures et le bilan n'a pas été fait..."
Il est 10 heures alors que fait un étudiant infirmier devant une infirmière qui demande de l'aide ??!... Il y va ! Enfin j'ai qd même fini le lit avec Sophie et j'y suis allé.
- "Je t'ai TOUT préparé sur un plateau : tubes, aiguilles, vacutenair, compresses... tu n'a plus que les gants à prendre et le contenair à aiguilles."
J'allais quitter la salle de soin, qd elle rajoute
"Je te prépare les étiquettes."
J'arrive dans la chambre du patient, super il n'est pas difficile à piquer, il est en plus aphasique donc il ne peut même pas se plaindre si je lui fais mal... enfin, y peut pas se plaindre, mais il peut toujours m'en coller une... je pose le garrot, je sens bien la veine, je dépose le garrot, j'assemble mon matériel, je m'installe confortablement, mon patient est bien en sécurité sur le dos dans son lit, un coup de clinogel sur mes pattes de devant toutes irritées par le froid extérieur et les nombreux lavages de mains, je frotte bien partout, j'm'en colle même sous les ongles courts et propres (!!), j'ouvre mon paquet de compresses, je le "mouille" de biseptine, je désinfecte la peau du patient au niveau du pli du coude en faisant un escargot, je m'applique, je remets mon garrots et là... merde j'avais déjà pas de set de protection (le petit carré bleu plastifié dessous, qu'on utilise au cas où la boucherie serait à l'ordre du jour...). Qu'à cela ne tienne après tout l'alèse centrale vient d'être changée mais je travaille normalement plutôt proprement, alors pas grave que je me dis... on va y aller, je retouche un coup la veine, bien belle, turgescente, rebiseptine, gants et on y va. 1 tube mauve, 2ème tube mauve, 1 tube jaune, 2ème tube jaune, 1 tube rouge, 2ème tube rouge et je dis à Monsieur S. : "ca y est, c'est presque terminé..." je desserre mon garrot, je plie ma compresse que j'appose juste au dessus de l'aiguille et je dépique, tout s'est bien passé, Monsieur S. m'aide même en effectuant lui même la compression sur le morceau de gaze sec. Là, ca va toujours bien, sauf que sur le plateau tout prêt que m'a donné l'infirmière en mal d'aide... y'a pas de pansement. Bon je mettrais du sparadrap,  sur la compresse... toujours pas grave j'en ai dans la poche... je prends les étiquettes que j'ai embarquées dans le dossier du patient histoire de ne pas mélanger les tubes et je demande au patient aphasique : "vous êtes bien Monsieur S, il confirme d'un signe de tête, vous vous prénommez bien Charles-Henri (par exemple... n'oublions pas la confidentialité)..., reconfirmation, et vous êtes né le ??/12/?? (?? ché plus j'ai aucune mémoire des chiffres... mais je me souviens qd même que c'était près de noël... donc en décembre...). Et tout va bien, tout le monde est content et moi aussi... J'arrive en salle de soin, là, sur la paillasse (pas un lit, je parle du plan de travail...) m'attend une planche d'étiquettes. Je m'approche, jette un œil, S. Charles-Henri, date de naissance et toute une palanquée de chiffres, codes, abréviations et en haut à droite des étiquettes trois lettres qui indiquent la couleur du tube à prélever...  c'est à ce moment précis que mes trois neurones en fonction virent au rouge....Putain j'ai prélevé 6 tubes et y'a que trois étiquettes ! Pire encore, dans la panique, sur mes trois neurones, un décède, un autre perd connaissance, le dernier, hyper tendu tente de faire le point.... A ca fuse il fait des aller retour dans une petite case... Tout à coup mon dernier neurone en usage capte une nouvelle information : en haut à droite : couleur tube... Il compile les informations : BRI, BLE, PIS... en clair pour les non initiés : ROUGE, BLEU, VERT, il tournoie, virevolte, et s'arrête net prêt à calancher : Rouge, j'ai piqué deux tubes rouges, Bleu SIRENE D'ALARME (comme dans les films d'action, dans un sous marin quand une attaque est sur le point d'avoir lieu ou qu'il y a eu une avarie, ca gueule, ca clignote....) J AI PAS DE TUBE BLEU, haussement du volume de l'alarme sous marinesque : Vert... J AI PAS DE TUBE VERT.... "Valérie ???!!" C'est l'infirmière à la bourre qui avait besoin d'aide y'a 10 minutes... "Valérieeeeeeeeeeeeeeee...... les étiquettes, elles ne correspondent pas aux tubes que j'ai piqués...." et là, un peloton d'exécution se met en place...

fusigoya

mon neurone à les mains liées dans le dos, 6 tireurs d'élite en face, 6 tireurs d'élite à face de Valérie, sourient pendant qu'un septième toujours à face de Valérie leur dit : FEU... ! "Quoi ?! T'as pas vérifié les tubes avant de partir...." et les six balles des six tireurs d'élite à face de Valérie explosent en atteignant simultanément le cœur tachycarde de mon neurone par un même point d'entrée ! Ben non.... La queue entre le jambe (notez qu'en urologie, chez les sujets males, c'est bien là qu'on la trouve... désolé pour ma trivialité...)  mes trois neurones hors d'état de tout...

Ben voilà la leçon. Autant j'aurais vérifié la prescription si j'avais du injecter, là j'ai mal fait mon travail, quoi que même si j'avais vérifié, j'n'aurais rien vu, puisque sans les étiquettes on ne peut pas connaitre la couleur et le nombre de tubes (sauf peut être quand on est pro depuis des lustres... ou qu'on codifie régulièrement des prélèvements), j'ai bêtement fait confiance à une future collègue diplômée, elle. Je retiens donc à jamais ceci : "il ne faut jamais faire confiance à personne en service (je sais même ailleurs, faut pas suivre quelqu'un même s'il vous offre des bonbons...), même dans l'urgence, puisque c'est la responsabilité de celui qui fait qui est engagée... Notez que l'avantage dans l'histoire, c'est que je n'ai pas mis le patient en réel danger. Il était plutôt bien portant, facile à piquer, et pas anémié. Ca aurait pu être un papy à l'article de la mort, anémié, aux veines collabées que j'aurais charcuté sans set de protection, sans masque à visière, que j'aurai pu faire souffrir, simplement parce que j'aurais mal fait mon boulot.

LA CONFIANCE D'ACCORD,
MAIS C'EST QUAND MEME CE QUI FAIT LES COCUS...
Jovette-Alice Bernier (Romancière Québequoise 1900-1981)

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21 octobre 2007

Devinette

Voilà ma troisième semaine de stage vient de se terminer...

La découverte du milieu hospitalier me confirme que j'y passerai le moins de temps possible.

Qui a-t'il de plus con qu'un cadre infirmier formaté, expert en langue de bois et mauvaise foi ??? Je vous le demande....

Moi je dirais....

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UNE INFIRMIERE AIGRIE ! Mais bon sang quelles couilles molles ces bonnes femmes qui plutot que d'essayer de faire autre chose, se complaisent à continuer à faire un boulot qui ne leur plait plus, ne leur apporte plus de satisfaction.... MAIS font chier le monde ! Rien ne m'agace autant que la paresse à des fins de minimisation du risque et en plus la suffisance.

Les paresseux ont toujours envie de faire quelque chose...
Vauvenargue (moraliste francais / 1715-1747)

1 octobre 2007

Lundi... c'est urologie !

Ben voilà, ca fait déjà trois semaines et j'ai pas vu le temps passer.

Alors, cette année on commence les choses sérieuses... au cas ouske je deviendrais infirmier un jour, j'ai la chance de faire un stage en service de Chir Uro.

Chir uro, mais qu'est ce que c'est ?! Ben c'est essentiellement là où attérissent les messieurs de plus de 70 ans qui ont un problème de prostate. Je dis essentiellement parce qu'il y a des variantes... la petite dame du 44, 19 ans enceinte de 6 semaines qui fait une crise de coliques néphrétiques, ou encore le monsieur de la 42 qui n'a plus toute sa tête... qui oublie régulièrement de faire pipi... et qui finit par attraper une infection urinaire.

Alors on est lundi, et aujourd'hui, la journée commence à 12:00.

Arrivée dans le service, présentation des locaux par la Cadre et allez les gars c'est parti, vous prenez en charge toi Tof le secteur 1 et toi S. le secteur 2.

Les infirmières arrivent à 12:45 pour la relève. La mienne, une blonde qu'on dirait droite sortie du magazine ELLE (enfin et sans vouloir la froisser, un numéro spécial de ELLE, spécial post puberté....), enfin bref, belle femme, qui a priori n'a pas l'air ravie de se retrouver avec un stagiaire dans les pattes le jour de sa reprise après 15 jours de vacances. Et c'est parti ! On passe chambre 40, je suis l'ombre de l'infirmière, parfois elle m'autorise à être sa 3ème main quand il faut aller jusqu'au sac poubelle déchets hospitaliers... et on va jusqu'à la chambre 50 comme ca, sans trop parler. J'observe attentivement ses gestes, je veille au confort et à la sécurité du patient et ca à l'air de lui plaire à l'infirmière.

Retour en salle de soin. Elle se pose près d'une paillasse et m'interroge sur mes expériences hospitalières... Là, elle prends une chaise qd elle fait le point sur l'étendue de mes lacunes. Presque la tête dans les mains, les doigts dans les cheveux, des touffes blondes arrachées à ses cheveux tirés jonchent le sol.

Une aide soignante rentre interrompre le désespoire de l'infirmière blonde initialement bien coiffée... "M. C à la 43 ne va pas !". Branle bas de combat, on court jusqu'à la chambre... ah ben pour pas aller bien, y va pas bien le Monsieur... il a commencé par gerber partout, la poche c'est remplie d'urines sanglantes (après une resection de prostate, il parait que c'est normal), et là, sous nos yeux, il s'étouffe. Sa langue sort de la bouche gonflée, ses lèvres se cyanoses et c'est parti, il va pas bien du tout !... Bref, l'infirmière blonde commence à lui gueuler des ordres simples auxquels le pauvre Monsieur ne répond pas. Claques, secouages, extraction de langue... et hop là elle me demande d'appeler le SAMU et quitte la chambre en courant... Malheur ! J'empoigne le téléphone, et grand bien à pris à je ne sais plus quelle formatrice de nous sensibiliser à ca... j'ai noté le numéro d'urgence du service après le tour de présentation de la cadre. Y répondent pas vite au samu. Je coince le téléphone sur mon épaule, je bascule la tête du Monsieur vers l'arrière, lui ouvre la bouche, il est toujours un peu violacé et ... et le chir arrive précédé de l'infirmière blonde ! Magie ! A l'arrivée du chir M. C se remet à vomir... un quatrième haricot ! Alléluia, il faisait juste une réaction à l'anesthésie... Le chir prend les choses en main, nous, ne fait que suivre les consignes... Gaz du sang, uroculture, prélèvements sanguins, SA O², TA, temp... Au final, il n'a rien !

Après ce début d'après midi un peu vif, l'infirmière blonde et moi faisons un marché, un pacte. Elle me laisse faire selon la planif sur son secteur, elle s'occupe de la paperasse, en contre partie, je fais et AU MOINDRE DOUTE je vais la voir. L'apres midi se passe comme sur des roulettes !

En fin d'am, l'infirmière blonde un peu décoiffée mais tjrs super bien maquillée et sentant bon me dit qu'elle est contente d'avoir bossé en bonne intelligence et que j'ai déjà fait plein de choses. Elle m'en montrera plus le lendemain.

N'oubliez pas que demain n'est jamais une certitude mais juste une ambition.

Proverbe Quebecois

10 septembre 2007

Jour de rentrée...

Ah la vache ! Ca fait un bout de temps que je ne suis pas venu ici. Nan, j'avais pas mieux à faire, en fait, j'ai hiberné avant l'heure...

D'abord y'a eu mon stage à domicile : j'étais ailleurs, sur un nuage, transporté que le quotidien puisse être si différent de ce que j'avais vécu depuis près de deux ans, que j'avoue, egoistement j'ai eu peine à partager. En plus Didier pouvait me lire, j'allais pas vous raconter... Nan, j'aurais dû écrire, juste pour ne pas oublier, quand les temps seront durs prochainement... je pars en stage dans trois semaines !

Après y'a eu les vacances ! Bon sang ske c'était bon ! D'accord, les conditions climatiques n'étaient pas géniales, mais y'avait l'atlantique, le vent, des fois du soleil et surtout, une sensation de liberté intense.

Ensuite j'ai fait un tour par l'hopital. Je me suis retrouvé dans un lit cette fois. Et j'ai meme pas vu de méchantes infirmières, j'dormais.

Et voilà aujourd'hui c'était la rentrée. Pour l'heure j'ai décidé de ne pas ou plus exactement d'avoir une attitude positive. Faut dire que ca a été rapide. Nos wonderwoman de cadres n'étaient a priori pas prête. Elles ont baclé et nous ont filé un boulot à la maison cet aprem, j'ai donc fait une giga sieste.

En ces temps de rentré et au sujet de la vie au travail, cette image m'a bcp plu :

ass_kisser_projet_500

Voilà pour aujourd'hui, le temps de retrouver mon ton acerbe et je reviens.

A bientot...

16 juillet 2007

Edie and Mike... glupsss !

Bon ben voilà, mon stage chez les oufs est terminé, et je suis sur un nouveau terrain de stage : le domicile.

Ah alors pour sur, ca n'a rien à voir avec l'hopital ! Finis les gants pour toucher, finis les lavages de main à tout va, bonjour la prise en charge holistique du patient ! Enfin, je semble toucher du doigt ce que je rêve de faire.

La journée type, c'est une cavalcade à travers la ville, à entrer directement dans l'univers des personnes dont on doit prendre en charge un moment particulier : glycémie, insuline, pansement, injections (sous cut, iv ou im), dispensation de médocs, toilette et habillage pour une autre prise en charge à venir (genre un monsieur qui passe ses journées en hopital de jour, qu'on lève, qu'on lave, qu'on habille, dont on prépare le petit déj et qu'on laisse attendre l'auxiliaire de vie qui l'emmènera à l'hopital de jour un peu plus tard).

C'est clair qu'on y passe du temps, bien plus dans la voiture qu'au pied du lit du malade, d'autant que pour la plupart d'entre eux, ils ne sont pas au lit, ce sont des gens debout (rien à voir avec une certaine femme DEBOUT...) qu'on va aider à aborder un moment particulier de la journée, et qui sans cette intervention, parfois mineure, de quelqu'un a domicile seraient hospitalisés, arrachés à leur vie et placés dans Dieu sait quelle institution.

http://www.yanous.com/tribus/moteur/moteur060915.html

Bon ca ne fait que commencer, je vais voir sur 4 semaines ce que je serai capable d'en faire, mais en tout cas, j'aborde enfin la dimension humaine du métier. La technique est relayée au second plan. Ici pas de respi, pas de protocoles, ici, c'est la vie et l'aide qu'on y apporte soit pour qu'elle soit, soit confortable, soit se prolonge au mieux ou encore pour qu'elle soit tout bêtement possible.

«La civilisation technique a un tort énorme :
elle n'a pas encore supprimé la mort.»
Jacques Ellul (sociologue, théologien français) 1912-1994

14 juillet 2007

Mes nuits sont plus belles que vos jours ????

Ca y est, nous sommes X jours plus tard, et je pense que je suis remis de mes trois nuits de veille.

Trois nuits de veille à l'hopital dans un service de psychiatrie réglée, c'est comment ? Ben déjà c'est vraiment différent des jours dans le même service avec les mêmes patients. Certains se disent déjà : le pauvre garçon.. au même endroit avec les mêmes gens il voit les choses différemment... pfffffffff ou arfffffff ! Ben oui, j'en doutais mais après 21:00 l'hopital c'est vraiment différent... enfin en psychiatrie, j'ai pas encore testé d'autres services...

Comment ca se passe :
       20:30 transmissions
       20:55 préparation des 5 thermos de tisanes
       21:00 préparation médocs
       21:45 début du tour médocs
       22:50 fin du tour médocs
       23:00 préparation des médocs du lendemain
       00:30 café + collation pour ceux kienveule (coté soignants...)
       01:00 premier tour de sommeil de la nuit
          =>03:00 => réponse aux sollicitations
       03:00 deuxième tour de sommeil de la nuit
          =>05:00 => réponse aux sollicitations + lecture / rangements / décontamination / prépa matos...
       05:00 troisième et dernier tour de sommeil de la nuit
       05:25 renseignement des dossiers patient sur les tours de sommeil
       05:45 attente impatiente de la relève... on est là depuis bientot 10 heures qd même

aliberte_1177937785

«Nuit : temps qu'on peut également consacrer au sommeil.»
Pierre Véron (écrivain et poéte Français) 1831-1900

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